Originaire de Palerme (haut lieu de l’inquisition sicilienne) MARIA VIOLENZA incarne la vengeance des hérétiques. Elle traduit la souffrance par des mélodies punk et synthétiques, un voyage en métro en sens contraire de Médine à La Mecque. Ça vous cloue au mur, les névroses s’accentuent, et l’accélération fatale des beats vous emmène dans le monde souterrain. Maria Violenza, c’est de l’exorcisme moderne avec comme outils une boîte à rythme, un synthé, un looper et des riffs folkloriques arabes.
Un an après la sortie de son E.P “Moisissure” chez Kakakids Records & 1000 Balles, on découvre son album “Scirroco” qui porte bien son nom: Cristina y chante en français, anglais, italien et dialecte sicilien, des histoires qui sentent la galère à Palerme, une odeur de sueur mélangée à celle des épices. Ses arrangements résolument punk mêlent la tendresse de son accent à des rythmes incisifs au synthétiseurs, qui trahissent une main satinée derrière le cran-d’arrêt. Pourtant on est proche du rap ou du tabassage verbal avec des morceaux comme “Sbirri” et le colérique “Il palermitano”, pas loin de la musique traditionnelle avec “Quannu iu moru”, et on frôle le tube avec “La ballade de l’indifférence”. Crisitina donne corps aux désagréments que les rapports humains nous accablent: le chagrin, les humeurs noires… mais paradoxalement elle arrive à en faire quelque chose de très beau. Un remède acide et envoûtant qui cicatrise les peines!